Un écran tactile une très mince pellicule conductrice
Actuellement, sur la plupart des dispositifs informatiques destinés à être utilisés par le public, la tendance est de supprimer le clavier. Le dialogue avec la machine se fait directement par l'intermédiaire de l'écran. Pour cela il suffit d'en toucher certaines zones.
En fait, ces zones sont recouvertes d'une très mince pellicule conductrice et, lorsqu'on la touche, la conductivité de la peau du doigt est suffisante pour établir un contact.
La réalisation que nous vous proposons ce mois-ci fonctionnera également sur ce principe. Cependant comme il ne nous est pas possible de disposer de couches minces conductrices, nous les remplacerons par des fils de cuivre de faible section. Sur ces bases, passons à l'étude notre écran.
Nous ne l'avons équipé que de 16 zones sensibles, cependant il est possible de porter ce nombre à 64. En effet nous n'utiliserons que 4 bits pour son contrôle. En répétant le câblage sur des bits supplémentaires on pourra, pour chaque nouveau bit utilisé, créer une nouvelle ligne et une nouvelle colonne de zones sensibles.
Nous réaliserons donc, nous verrons plus loin comment, un quadrillage de fils ; 4 horizontaux, 4 verticaux. Tous seront isolés les uns des autres mais les zones proches de leurs intersections seront laissées « à l'air libre ». Lorsque l'on placera le doigt sur l'une d'entre elles, un léger courant pourra circuler entre le fil horizontal et le vertical desservant la zone en question. Cela permettra à l'ordinateur de déterminer la position du doigt sur l'écran. Pour ce faire, il scrutera en permanence les fils horizontaux grâce à l'envoi d'un 1, successivement à chacun d'entre eux.
Ceci revient à dire qu'ils seront connectées aux 4 sorties de notre interface principale correspondant aux 4 bits de poids faible des données envoyées. Parallèlement, pour chaque étape de cette scrutation, l'ordinateur observera si un courant est présent ou non sur l'un des 4 fils verticaux, en utilisant les 4 bits de poids faible de l'entrée données reçues de notre interface principale. Malheureusement la sensibilité de ces entrées n'est pas suffisante pour donner directement un résultat satisfaisant. Nous intercalerons donc un transistor entre chaque fil vertical et notre interface. Dès lors, si une zone est touchée il lui présentera un 0 et, dans le cas contraire, un 1.
Passons maintenant à la réalisation pratique de ce montage. Il vous faudra en premier lieu vous procurer une plaque de verre, ou mieux de plexiglass, de dimensions légèrement supérieures à celles de votre écran. Vous y mettrez en place les 4 fils horizontaux, provisoirement fixés au dos de la vitre à l'aide de ruban adhésif.
Dans une feuille de Vénilia transparent, vous découperez alors 16 carrés correspondant aux 16 zones sensibles. La feuille sera collée sur la vitre en prenant bien soin que les découpes soient placées sur les fils.
Vient ensuite la mise en place de fils verticaux. Elle est un peu plus délicate car il faut leur donner la forme de créneaux, pour qu'ils soient parallèles (voir notre dessin) aux fils horizontaux dans les zones sensibles, tout en n'établissant pas de contact avec eux.
Comme précédemment, ils seront provisoirement fixés et une seconde feuille de Vénilia transparant présentant des découpes identiques à celles de la première sera appliquée. Ceci terminé, il n'y aura plus qu'à connecter les fils horizontaux aux sorties de notre interface et à câbler les transistors pour que notre écran soit prêt à être utilisé.
Le petit programme que nous vous proposons permet de tester votre montage, cependant il n'affiche pas directement des zones sur l'écran. En effet leur emplacement est fonction de la disposition que vous aurez choisie pour les zones sensibles (il est parfaitement possible de les grouper toutes en bas de l'écran ou, au contraire, de les répartir sur l'ensemble de sa surface). Le programme se contentera donc d'indiquer le numéro de la zone touchée.
Pour une bonne utilisation, notre plaque sensible devra être fixée le plus près possible de l'écran, ceci afin de limiter les « erreurs de visée » liées à la parallaxe.
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