Video Motion Detector " Détecteur de Mouvement






Inséré dans un ensemble de télévision en circuit fermé (TVCC), ou simplement raccordé à une mini-caméra CCD, cet appareil permet, à peu de frais, de détecter une intrusion, un mouvement ou un changement d’éclairage dans un local surveillé. Le Video Motion Detector (VMD) utilise les images transmises par la caméra et constitue, de ce fait, un parfait capteur pour commander un système d’alarme ou pour attirer l’attention d’un personnel de surveillance. Il dispose d’une sortie sur relais, capable d’activer un magnétoscope, sur lequel seront enregistrées les images en cas de déclenchement, ou n’importe quel système d’avertissement.


Les accessoires électroniques destinés à déceler la présence d’une personne ou d’un véhicule dans une zone de surveillance, nous les connaissons tous plus ou moins: capteurs infrarouges passifs, radars à ultrasons et barrières laser, entre autres. Ils constituent les détecteurs les plus utilisés, en particulier les deux premiers, qui s’installent facilement et peuvent couvrir des zones assez étendues.
Il existe également un système de détection de présence moins connu du grand public mais qui prend de l’importance ces derniers temps. Sa diffusion est étroitement liée à celle des systèmes de surveillance par télévision en circuit fermé (TVCC). Il s’agit des "Video Motion Detector (VMD)", ce qui pourrait se traduire en français, oh ! joies de la langue de Molière, par "système de détection de présence par modification de niveau d’une image vidéo".
Ce sont des dispositifs capables de détecter la présence de personnes ou d’objets dans un lieu normalement immobile, en utilisant les images transmises par une caméra.
Le principe est simple : si on “cadre” un local, où tout est immobile, avec une caméra, lorsqu’une personne ou un objet de dimensions conséquentes entrera dans le champ, l’image, c’est évident, ne sera plus identique, donc son signal vidéo subira une variation.

Si nous disposons, d’un système capable de mémoriser la valeur de l’image initiale et de la comparer à la valeur d’une image modifiée par une présence, il sera possible de commander une alarme quelconque. Les motifs pour lesquels les VMD sont maintenant répandus dans de nombreuses entreprises sont évidents : ils peuvent être intégrés dans une installation vidéo déjà existante sans engendrer de gros frais, tout en assurant une excellente fiabilité.
En effet, les VMD sont en mesure d’analyser les signaux vidéo provenant d’une ou plusieurs caméras déjà en place.
Ils permettent également de réaliser des systèmes de sécurité capables de commander l’enregistrement d’images ou l’émission de signaux d’alerte en cas d’intrusion, sans qu’il faille modifier d’importance l’installation déjà en place.
Comme c’est la caméra qui "voit" le champ à surveiller et que c’est son signal qui, modifié par une présence, sera utilisé pour commander l’alarme, cela permettra également de faire l’économie de capteurs traditionnels.
Tous ces éléments nous ont incités à en mettre au point le "vidéo motion detector" que nous vous proposons dans cet article. Il est simple mais efficace.
Il sera intéressant pour tous, même pour nos lecteurs qui n’utilisent l’électronique que comme loisir.

Comment fonctionne notre VMD
Le montage peut être relié en parallèle sur le câble qui connecte une caméra à un magnétoscope ou à un moniteur, donc, sur une installation vidéo déjà existante et cela sans interférence, ni dégradation du signal (voir figure 8).
Sur le plan strictement technique, nous pouvons dire que notre appareil est du type analogique, dans le sens où il n’effectue pas de digitalisation des images qui sont analysées en temps réel, pour surveiller les variations du signal vidéocomposite.
Dans les VMD digitaux, les photogrammes sont périodiquement échantillonnés et l’information numérique est comparée avec celle de l’échantillonnage précédent.
Le nôtre, se limite à détecter les variations d’amplitude du signal vidéo. Variations qui se vérifient de façon évidente, car le changement d’une image dû à l’entrée d’une personne, par exemple, comporte une altération plus ou moins marquée de la composante de luminance du signal.
Donc, si nous disposons des filtres adéquats et d’un comparateur précis, il est possible de faire au moins aussi bien que les circuits digitaux sophistiqués.
Ainsi, nous atteignons notre but avec un schéma relativement simple, comme celui que vous pouvez voir en figure 1.
Le circuit comprend une section amplificatrice d’entrée, un redresseur monoalternance, un double amplificateur avec filtres, un comparateur à fenêtre et une commande temporisée de relais destinée à la concrétisation de l’aler te.
Voyons à quoi sert chacun de ces blocs en imaginant avoir connecté les points VIDEO IN à la sortie d’une caméra ou en parallèle sur une ligne vidéo.

Caractéristiques techniques
Sensibilité et amplification réglables.
Possibilité de fonctionner avec n’importe quel standard vidéo (PAL, NTSC, SECAM, couleur, N/B).
Insensibilité aux variations lentes de luminosité.
Insensibilité aux variations de luminosité dues à la fréquence du secteur.
Contacts d’alarme sur relais.
Temps d’activation du relais d’alarme réglable entre 1 et 60 secondes.

Figure 1 : Schéma électrique du Video Motion Detector (VMD).

Figure 2 : Le Video Motion Detector une fois le montage terminé. Le dispositif peut être connecté à une quelconque installation de surveillance par télévision en circuit fermé (TVCC), déjà existante. Il est également possible de créer de toutes pièces son propre système de surveillance de façon simple et peu onéreuse. La sortie d’alarme peut être utilisée pour activer automatiquement un système d’enregistrement.

Figure 3 : Schéma d’implantation des composants du Video Motion Detector. N’oubliez pas de souder les 3 straps à droite de C19 et au-dessus de C20.

Figure 4 : Photo du prototype du VMD. Ne plaquez pas R1 au circuit mais soudez-la en biais pour pouvoir la couper si elle devient inutile.

Figure 5 : Dessin à l’échelle 1 du circuit imprimé du Video Motion Detector.

Liste des composants
R1 = 100 Ω
R2 = 47 kΩ
R3 = 47 kΩ
R4 = 1,5 kΩ
R5 = 1,5 kΩ
R6 = 4,7 kΩ trimmer horiz.
R7 = 2,2 kΩ
R8 = 330 kΩ
R9 = 330 kΩ
R10 = 330 kΩ
R11 = 100 kΩ
R12 = 4,7 kΩ
R13 = 33 kΩ
R14 = 330 kΩ
R15 = 1 kΩ
R16 = 4,7 kΩ trimmer horiz.
R17 = 220 Ω
R18 = 1 kΩ
R19 = 22 kΩ
R20 = 1 kΩ
R21 = 470 kΩ trimmer horiz.
R22 = 39 kΩ
R23 = 1 kΩ
R24 = 10 kΩ
R25 = 1 kΩ
C1 = 10 μF 25 V électrolytique
C2 = 100 μF 16 V électrolytique
C3 = 2,2 pF céramique
C4 = 100 nF multicouche
C5 = 47 μF 25 V électrolytique
C6 = 1 μF 63 V polyester pas de 5 mm
C7 = 1 μF 63 V polyester pas de 5 mm
C8 = 10 μF 63 V électrolytique
C9 = 47 nF 63 V polyester pas de 5 mm
C10 = 33 μF 16 V électrolytique
C11 = 1 μF 63 V polyester pas de 5 mm
C12 = 33 μF 16 V électrolytique
C13 = 1 μF 63 V polyester pas de 5 mm
C14 = 100 nF multicouche
C15 = 10 nF 63 V polyester pas de 5 mm
C16 = 100 μF 16 V électrolytique
C17 = 100 μF 16 V électrolytique
C18 = 100 nF multicouche
C19 = 220 μF 25 V électrolytique
C20 = 100 nF multicouche
C21 = 1000 μF 16 V électrolytique
D1 = Diode 1N4148
D2 = Diode 1N4148
D3 = Diode 1N4148
D4 = Diode 1N4007
D5 = Diode 1N4007
T1 = Transistor NPN BC547
LD1 = Diode LED rouge 5 mm
U1 = Intégré TL082
U2 = Intégré LM324
U3 = Intégré NE555
U4 = Régulateur 7809
RL1 = Relais 12 V 1 RT pour ci

Divers :
2 Supports 2 x 4 broches
1 Supports 2 x 7 broches
2 Borniers 2 pôles
1 Bornier 3 pôles
1 Prise RCA pour ci
1 Circuit imprimé réf. S347

Un Video Motion Detector analogique
Le Video Motion Detector que nous proposons, est une variante analogique des modèles professionnels digitaux.
Les produits disponibles dans le commerce procèdent à l’analyse de chaque photogramme, le digitalisent et comparent les informations avec les précédentes. Si une différence est relevée, il y a déclenchement d’alerte.
Notre VMD, contrôle l’enveloppe du signal analogique sortant de la caméra, en détectant les variations.
Si ces variations dépassent une limite préétablie, le système entre en alarme. Cela est possible, car le signal vidéo généré par n’importe quelle caméra a une valeur moyenne étroitement liée au degré d’illumination complet du champ, indépendamment du fait que l’image transmise soit en couleur ou en noir et blanc.
En noir et blanc, chaque photogramme est formé d’un certain nombre de points plus ou moins illuminés par le soleil ou par la source lumineuse artificielle.
Ainsi, le signal représente l’information sur la luminosité de chaque ligne (luminance), ce qui donne, dans un écran plein, une valeur moyenne qui change entre deux images différentes.
Cela est identique pour les images en couleur car la composante de luminance et la porteuse vidéo déterminent un signal vidéo, dont la valeur moyenne change nettement d’une image à l’autre. Si vous avez des doutes en ce qui concerne ce concept, pensez que chaque couleur est perceptible, non seulement en fonction de la longueur d’onde de la lumière qu’elle reflète, mais aussi par la quantité de lumière réfléchie. Ce n’est pas par hasard, que les corps clairs (blanc, jaune) restituent une bonne partie d’une radiation lumineuse incidente sur leur surface alors que les corps sombres (bleu, violet, noir) ont tendance à l’absorber. Les variations de valeur moyenne produites par le changement des images sont, pour cela, extrêmement légères, autour de 1 Vpp. Il s’agit de quelques millivolts. Pour cette raison, notre circuit procède à une forte amplification du signal afin de pouvoir discerner facilement ces variations. Un comparateur à fenêtre de tension précis est en mesure de détecter des oscillations de 800 à 900 mV.

Figure 6: Fonctionnement du comparateur à fenêtre. Sur le téléviseur de gauche, la caméra transmet l’image de la salle à surveiller, le signal est au repos. Sur le téléviseur du centre, la caméra transmet l’image de l’intrus, le signal monte au seuil supérieur, il y a détection. Sur le téléviseur de droite, la caméra transmet l’image de la salle à surveiller fortement éclairée, le signal descend au seuil inférieur, il y a détection. R16 permet de régler l’écart entre les seuils.

L’amplification d’entrée
Le signal entre et, au travers du condensateur C1, arrive à l’entrée du premier amplificateur opérationnel U1a, câblé comme amplificateur non-inverseur.
Ce dernier procède à l’amplification du signal en fonction de la position du trimmer R6, d’un minimum de 2 fois à un maximum de 7 fois.
L’amplification sert non seulement à compenser d’éventuelles atténuations subies par le signal le long de la ligne mais également les pertes dans les étages qui suivent, en particulier dans les filtres.
Certains lecteurs auront noté que les deux premiers amplificateurs opérationnels, sont contenus dans un TL082, un circuit intégré destiné normalement à traiter les signaux BF et certainement pas idéal pour l’utilisation en vidéo, où la largeur de bande passante s’étend sur 5,5 MHz. Aussi étrange que cela paraisse, il se comporte très bien et n’altère en aucune manière le fonctionnement du circuit.
En fait, comme nous le verrons par la suite, le signal vidéo sera filtré pour obtenir une composante presque continue qui en représentera l’enveloppe.
De ce fait, perdre les caractéristiques du signal (synchronisation, etc.) ne pose pas de problème.
Cela vaut pour les quatre amplificateurs opérationnels contenus dans U2.

Figure 7: Schéma des connexions et réglages. Par l’intermédiaire des trimmers R6 et R16, il est possible de régler la sensibilité complète du circuit, donc sa capacité à discerner des variations plus ou moins importantes de l’image reçue. La sensibilité maximale est obtenue en tournant les deux trimmers dans le sens horaire. R21 détermine le temps d’activation du relais de d’alarme. Dans notre cas, ce délai est compris entre 1 et 60 secondes environ.

Les connexions avec l’extérieur
Le dessin montre comment est inséré le VMD dans une installation typique de vidéosurveillance. Dans ce cas, la caméra qui surveille le lieu, est alimentée par la sortie 12 volts (CAM) prévue sur le circuit imprimé. La ligne de contrôle REC (enregistrement) du magnétoscope est pilotée par le relais de notre circuit.
Dans n’importe quelle installation de surveillance vidéo en circuit fermé, un paramètre fondamental est l’impédance de la ligne : caméra et moniteur sont connectés à l’aide d’un câble coaxial en 75 ohms, car l’ensemble de ces dispositifs présente une telle impédance nominale.
Avec une source vidéo, il est possible de piloter plusieurs appareils récepteurs comme des moniteurs ou des magnétoscopes. Toutefois, une caméra normale, parvient difficilement à envoyer son signal à plus de deux appareils, sans qu’il ne soit sensiblement dégradé. Cela, parce que deux moniteurs ou deux magnétoscopes en parallèle déterminent une impédance particulièrement basse (75/2). A l’entrée de notre circuit (VIDEO IN) a été prévue une résistance de 100 ohms (R1) qui sert à en adapter l’impédance en fonction du type d’installation. Elle sera donc ou non montée en fonction de la configuration dans laquelle est inséré le VMD.
Pour une installation classique de TVCC, avec une caméra qui pilote un seul moniteur ou un seul magnétoscope, la résistance R1 peut être laissée à sa place ou bien même enlevée, en fonction de la qualité de l’image obtenue. En pratique, si la vision offerte par l’écran est bonne, il n’y a pas lieu de faire de modification. Par contre, si l’image est peu définie, sombre ou avec de la neige, déconnectez R1.
Pour une installation comprenant un magnétoscope et un moniteur, la résistance R1 ne doit pas être montée.
En fait, la caméra trouve déjà deux charges de 75 ohms en parallèle et pour elle, c’est suffisant.
Enfin, si vous pensez utiliser une caméra comme capteur seulement (sans magnétoscope et sans moniteur) et si vous en reliez la sor tie exclusivement sur l’entrée VIDEO IN de notre dispositif, la résistance R1 doit être en place.

Figure 8 : Schéma d’interconnexion des divers éléments nécessaires au fonctionnement du VMD.

L’amplification mono-alternance
Après U1a, le signal vidéo composite passe à un second amplificateur opérationnel référencé U1b, monté comme redresseur mono-alternance. Le but de cette section est de charger les condensateurs C6 et C8 avec les impulsions qui suivent le signal vidéo, laissant exclusivement la décharge à R11.
De cette façon, on obtient une tension unidirectionnelle qui ne varie qu’en correspondance de variations significatives de luminosité de l’image transmise par la caméra.
Variations qui ont lieu lorsque l’image change à la suite de l’entrée d’un nouvel élément dans le champ. Si la situation ne change pas ou après un retour à la normale du champ observé, la différence de potentiel aux bornes de R11 devient pratiquement constante et ne passe pas aux étages suivants parce qu’elle est bloquée par le condensateur C7.
En somme, la cellule composée de U1b, D1, R7, R11, C6 et C8 se comporte comme un filtre à très basse fréquence de coupure qui ne laisse passer que les variations très lentes, celles qui découlent, justement, de la modification des images transmises.
L’amplification sélective De telles variations de tension, et seulement celles-là, sont appliquées (par le condensateur C7) au bloc suivant, formé de deux filtres actifs, des amplificateurs sélectifs qui atténuent les fréquences au-dessus de leur limite de coupure, tout en amplifiant le reste.
Le premier passe-bas est réalisé avec U2a. Cet amplificateur opérationnel travaille en configuration non-inverseuse avec le condensateur C9 en parallèle sur la résistance de contre-réaction R10, afin d’atténuer progressivement les autres fréquences, à partir d’environ 15 Hz.
Cela est nécessaire pour éliminer les perturbations électriques et optiques dues à la fréquence du secteur : chose que nous ne pouvons pas voir avec nos yeux, mais qui existe.
Pour comprendre le phénomène, pensez à une lampe alimentée par les 220 volts du secteur. Si nous la regardons, nous la voyons illuminée uniformément et donc nous pensons qu’elle émet une lumière constante, mais ce n’est pas exact. En fait, étant parcourue par un courant alternatif, le filament pulse à la même fréquence (50 Hz) du secteur, donc, elle restitue une radiation lumineuse, dont l’intensité est modulée selon l’enveloppe de la sinusoïde du secteur.
Cette situation, invisible à l’oeil, n’échappe pas à la caméra et se concrétise par une pulsation de la luminosité.
En fait, par une ondulation à 50 Hz de la composante de luminosité.
L’interférence est donc présente dans le signal vidéocomposite. Si ce signal n’était pas filtré, l’interférence serait détectée par notre dispositif.
En cascade avec U2a, se trouve un second filtre actif, lui aussi du type passe-bas, mais opérant sur une fréquence inférieure : il coupe, en fait, à 0,5 Hz. Il ne laisse donc passer que les très, très lentes variations du signal.
Pratiquement, uniquement celles qui sont déterminées par un changement significatif des images.

Le comparateur à fenêtre
A présent, nous pouvons voir le bloc comparateur de tensions. Ce dernier, adopte une configuration dite "à fenêtre". En pratique, on applique les potentiels à comparer à deux amplificateurs opérationnels. L’un sur l’entrée inverseuse du premier (U2c) et l’autre à l’entrée non-inverseuse du second (U2d). Les entrées de ces deux amplificateurs opérationnels laissées libres sont polarisées avec deux tensions dont l’écart est fonction de la sensibilité souhaitée.
La particularité du comparateur à fenêtre est que la sortie, obtenue en mélangeant les niveaux de chacune des sorties des deux amplificateurs opérationnels, ne peut prendre un niveau haut que si le potentiel à comparer se maintient à l’intérieur de la “fenêtre de tension”, donc à une valeur inférieure au seuil le plus haut et supérieure au seuil le plus bas.
L’écart entre les seuils supérieur et inférieur est réglable à l’aide du trimmer R16 qui permet ainsi d’ajuster la sensibilité du circuit tout entier.
Pour comprendre cela, voyons comment fonctionne notre comparateur à fenêtre.
Le schéma de la figure 6 donne une bonne idée de la chose.
Supposons qu’à l’entrée vidéo, il y ait un signal composite en provenance d’une caméra transmettant une image fixe (celle d’une pièce fermée, par exemple). Nous voyons que le filtre réalisé avec U2b ne restitue, sur sa sortie, que le potentiel de repos (moitié des 9 volts fournis par le régulateur U4).
Ainsi, la broche 10, non-inverseuse, de U2c est plus positive que la broche 9 donc, la broche 8, sortie, donne un niveau haut.
Il en est de même pour U2d dont l’entrée non-inverseuse (broche 12), se trouve plus positive que l’entrée inverseuse (broche 13). Pour cette raison, sa sortie (broche 14), est dans le même état que la sortie de U2c (broche 8), c’est-à-dire au niveau haut.
La présence de la résistance R19 fait que le point commun des anodes de D2 et D3 se trouve au niveau logique haut.
Si, à présent, nous imaginons mettre quelque chose devant la caméra ou faire passer une personne, le photogramme capté change réellement et avec lui, le signal vidéo composite qui rejoint l’entrée IN VIDEO du circuit.
Il en découle une lente variation d’amplitude de la tension redressée par U1b, qui passe au travers de C7 et traverse les filtres passe-bas qui, eux l’amplifient, déterminant une oscillation entre la broche 7 de U2b et la masse.
Si l’amplitude de cette oscillation est plus ou moins supérieure à l’écart compris entre la moitié du potentiel d’alimentation des comparateurs et le seuil imposé par R16, au moins un des deux comparateurs U2c ou U2d commutera, mettant, par là même, sa sor tie au niveau bas et por tant ainsi la résistance R19 à la masse.
Il devient évident que l’écart entre les deux seuils fixera le niveau de variation nécessaire à faire basculer le comparateur. En réduisant la valeur de la résistance R16, la différence de potentiel entre les broches 10 et 13 de U2 diminue.
Ainsi, le circuit basculera sur de légères variations de luminance. Par contre, l’inverse se produit en augmentant la valeur de la résistance R16. Dans ce cas, seul un changement d’image découlant de la présence d’un objet de grandes dimensions fera basculer le circuit.
Oui, c’est un peu ardu mais il est difficile de faire plus simple ! On peut résumer brutalement, les puristes nous pardonneront, en disant que le but de ce comparateur à fenêtre est d’obtenir un niveau haut en sortie lorsqu’une image est fixe et un niveau bas lorsque l’image change, la sensibilité étant réglée par R16.

La commande du relais de sortie
Lorsque le comparateur à fenêtre commute, il détermine une impulsion négative à l’entrée trigger du circuit U3, le très populaire NE555, monté en configuration monostable.
Chaque fois que sa broche 2 du NE555 est portée au niveau bas (à la masse), sa sortie, (broche 3) produit une impulsion positive dont la durée dépend de la valeur des composants utilisés dans le circuit. Dans notre cas elle varie de 1 à 60 secondes environ en fonction de la position du trimmer R21.
Pour résumer le fonctionnement du circuit, nous pouvons dire qu’à la suite d’une variation de l’image captée par la caméra, le monostable reçoit une impulsion qui positionne sa sortie au niveau haut, activant ainsi le relais RL1.
Les contacts du relais peuvent être utilisés pour commander un avertisseur acoustique allant du buzzer à la sirène, un avertisseur lumineux allant du voyant sur un pupitre à l’allumage d’une forte ampoule, ou tout autre système d’avertissement. Les contacts du relais peuvent également être utilisés pour activer un magnétoscope ou un moniteur télé. Bien entendu, tous ces systèmes peuvent être commandés simultanément, pour peu que le relais du VMD soit limité à la commande de relais de puissance adaptés aux systèmes d’alerte commandés.

L’alimentation
Le circuit est entièrement alimenté avec une tension comprise entre 12 et 15 volts continus, appliquée aux points + et – Val.
Pour fournir cette tension, on peut utiliser n’impor te quelle source d’alimentation (même non stabilisée), capable de fournir au moins 150 milliampères.
La diode D5 sert à protéger le tout contre une éventuelle inversion de polarité accidentelle et le condensateur électrolytique C19, filtre les éventuels parasites de nature impulsionnelle ainsi que les résidus d’ondulation.
La section du relais, y compris la LED, fonctionne en 12 volts. Par contre, le reste fonctionne en 9 volts stabilisés, obtenus à partir du régulateur intégré U4, un 7809 en boîtier TO220. Ce choix est dicté par un souci de stabilité.
En séparant le circuit relais des autres sections du montage nous évitons d’éventuelles baisses de tension. Les nombreux condensateurs placés sur la ligne d’alimentation positive des 9 volts, contribuent, eux aussi, à la stabilité.
Dans le circuit, nous avons également prévu une sortie en 12 volts (CAM) pour alimenter la caméra utilisée pour la capture des images. Avant d’utiliser cette sortie, vérifiez soigneusement que cette tension convient bien à la caméra qui y sera connectée.

La résistance de charge R1
Avant de passer à la construction, nous voulons nous arrêter brièvement sur un composant jusqu’alors passé sous silence mais déterminant: la résistance R1 de 100 ohms.
Cette résistance, utilisée comme adaptateur d’impédance, est, ou non, nécessaire en fonction du type d’installation.
Si la caméra destinée au dispositif sert uniquement comme capteur directement relié à l’entrée VIDEO IN, il est nécessaire de charger la ligne avec la résistance R1.
Dans le cas où le système serait inséré en parallèle dans une installation vidéo existante, composée d’une caméra et d’un moniteur vidéo ou d’un magnétoscope, la résistance R1 n’est pas utilisée.
En d’autres termes, si la ligne vidéo n’est pas chargée, la résistance est utilisée ; dans le cas contraire, elle peut être supprimée.
Pour plus de détails, lisez l’encadré "Les connexions avec l’extérieur".

La réalisation et les réglages
Nous allons à présent vous expliquer la construction de notre VMD et comment le régler au mieux.
Comme d’habitude, vous devez d’abord réaliser ou vous procurer le circuit imprimé donné en figure 5 ainsi que tous les composants.
En vous aidant du schéma d’implantation de la figure 3 et de la photo du prototype de la figure 4, montez tous les composants en commençant par les plus bas pour terminer par les plus hauts. Veillez à l’orientation correcte des composants polarisés.
Placez les deux borniers à deux plots pour circuit imprimé au pas de 5 mm, en concordance avec les trous marqués VAL et CAM, afin de disposer des branchements pour l’alimentation du système et pour la liaison de l’alimentation pour la caméra.
Faites de même avec le bornier à trois plots prévus pour l’utilisation des contacts du relais sur l’emplacement marqué OUT.
Quant à l’entrée vidéo, il convient d’utiliser une prise RCA pour circuit imprimé, afin de pouvoir connecter une caméra ou une source vidéo directement avec un câble standard.
En tout dernier lieu, placez les circuits intégrés sur leurs supports en veillant, là aussi, à leur orientation.
A ce point, contrôlez soigneusement le montage et les soudures en vous assurant de ne pas avoir oublié les trois straps (fabriqués avec des chutes de queues de résistances). Nous ne le répéterons jamais assez, un contrôle très approfondi des composants et des soudures est la garantie d’un fonctionnement dès la mise sous tension.

Une méthode parmi d’autres
Voici une méthode que nous utilisons depuis des années et qui s’est toujours avérée sans faille. Procurez-vous une boîte pour 12 oeufs.
C’est économique et à moins que vous ayez un excès de cholestérol, votre épouse pourra toujours vous faire une big omelette ! Découpez le couvercle et vous obtenez un rangement pour 12 types de composants différents.
Dans chaque compartiment, placez les résistances, les condensateurs céramiques, multicouche, chimiques et ainsi de suite.
Faites une photocopie de la liste de composants si vous disposez d’un photocopieur ou tenez la liste près de vous.
Comme on commence toujours par les résistances, sor tez-les de leur compartiment et posez-les sur votre plan de travail (nous utilisons un couvercle en plastique transparent pour ce faire).
Montez ces résistances dans l’ordre de la liste des composants et, à chaque fois, cochez sur la liste, la résistance montée.
Poursuivez ainsi et vous réduirez à pratiquement zéro le risque d’erreur.

Les réglages
Pour faire des réglages valables, procurez- vous une caméra CCD ou CMOS, fonctionnant, de préférence, en 12 volts. Connectez les fils de l’alimentation aux borniers prévus pour cela et le signal vidéo à la prise RCA. Un coup d’oeil à la figure 7 n’est pas inutile pour fixer les idées.
Lorsque tout est en place, vous pouvez raccorder au VMD une alimentation capable de fournir 12 ou 13 volts avec un courant de 150 mA, plus celui requis par la caméra (exemple 400 mA, si la caméra demande 250 mA…). Néanmoins, attendez pour la raccorder au secteur ou pour l’allumer.
Bien se rappeler qu’il convient de respecter la polarité indiquée. Toutefois, ne craignez plus les éventuelles erreurs, car il y a toujours D1 qui protège tous les composants en cas d’inversion accidentelle des connexions.
Placez le curseur de R6 entièrement vers l’extrémité reliée à R5 c’est-àdire au maximum à droite, celui de R16 à mi-course et celui de R21 entièrement vers R22 donc au maximum à droite également. De cette façon, vous avez prédisposé l’appareil pour le gain minimum à l’entrée, une sensibilité moyenne et la durée la plus brève pour la commande du relais de sortie.
Mettez sous tension et préparez-vous à faire les réglages nécessaires.
Pointez la caméra dans la direction choisie après l’avoir fixée de façon ferme par la méthode qui vous conviendra. Si le relais est déjà activé, attendez qu’il se désactive. Faites passer une personne devant l’objectif à une distance de quelques mètres et vérifiez que le relais RL1 est de nouveau activé. Si cela ne se passe pas ainsi, il faut augmenter un peu le gain de l’amplificateur d’entrée, jusqu’au maximum éventuellement. A ce propos, tournez lentement le curseur du trimmer R6 dans le sens horaire, en vous arrêtant sur une position, répétez le passage devant l’objectif, jusqu’à ce que vous obteniez l’activation du relais.
A ce moment, vous pouvez retoucher le réglage de la sensibilité (R16) : en tournant son curseur dans le sens horaire, on rend le VMD plus sensible ; dans le sens opposé, évidemment, on le désensibilise.
Le concept de sensibilité, est lié à la taille de l’objet qui est attendu dans le champ de la caméra, donc dans l’image et qui déterminera une variation perceptible, suffisante pour commander l’activation du relais.
Donc, plus on augmente la sensibilité du système, plus il devient capable de détecter des changements dans le champ de la caméra de plus en plus minimes.
A l’inverse, plus on diminue la sensibilité du système, plus les objets ou modifications dans le champ de la caméra devront être importants.

Pour conclure
Après vous être assuré que le VMD fonctionne bien, vous pouvez penser à sa mise en place sur le site à surveiller.
Si vous le reliez à une installation existante de télévision en circuit fermé, vous devez dériver la ligne vidéo qui relie la caméra au moniteur et/ou au magnétoscope, en interrompant le conducteur en un point qui sera le plus commode. La figure 8 vous montre comment faire.
Le système installé et la caméra à son emplacement définitif, vous devez vérifier que tout fonctionne suivant vos désirs. Le VMD doit détecter les intrusions ponctuelles sans fausses alarmes. Pour ce faire, vous pouvez répéter les réglages décrits dans les paragraphes précédents, en réglant R6 et R16.
Comme nous l’avons déjà dit, la sortie d’alarme (RL1) peut être utilisée pour commander divers avertisseurs. Avec les contacts C/NO (ouverts au repos), vous allumerez le moniteur du circuit TVCC lorsque le VMD détectera l’entrée d’un intrus. Vous pouvez également laisser fonctionner le moniteur en permanence et activer, toujours avec le même contact, un buzzer destiné à attirer l’attention du préposé à la surveillance.
Dans un système qui permet l’enregistrement de la vidéo, le relais sera utile pour permettre une économie de bande, en enregistrant seulement lorsque c’est utile. Pour ce faire, il suffit de relier les contacts C/NO à l’éventuelle prise Remote Control, en laissant le magnétoscope en enregistrement et en mettant les contacts C/NF (fermés au repos) en parallèle sur la commande REC (record = enregistrement).

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