construction d'un auto-directeur de parabole de radiotélescope ou toute antenne directive

Après   la   construction   (ou   plutôt   l'assemblage   de matériels   existant   et   de   matériels   construits)   du radiotélescope   proprement   dit   (équipement   parabole, récepteur,  convertisseur   analogique-numérique, alimentations   programmes   de   lecture),   nous   avons obtenu facilement de forts jolis transits.

Très vite est venue l'idée d'obtenir des enregistrements journaliers   du   soleil,   afin   de   pouvoir   visualiser   des sursauts, d'étudier le soleil sur le long terme.
Pour   cela,   contrairement   au   transit   où   nous   nous contentions   de   dépointer   la   parabole   et   de   laisser   le soleil passer devant l'instrument, il faut pouvoir pointer avec   exactitude   la   source   et   suivre   son  mouvement apparent.
Le présent document est une tentative d'atteindre ce but.



Schéma général (sur un axe : azimut, par exemple)

Si la source est trop à droite, ou trop à gauche, le moteur d'azimut corrige la chose en recentrant l'antenne.

Le capteur
C'est la pièce principale. Le diamètre angulaire du Soleil varie entre 0,524° et 0,542° selon la distance Terre-Soleil. Le diamètre angulaire du champ de vision de notre antenne (le lobe de l'antenne) est d'environ 3° (selon les paraboles).Nous devons obtenir une précision la plus parfaite
possible.


L'électronique
Elle  doit  assurer   l'analyse  des  données  du capteur   et transmettre   les   ordres   au  moteur   afin   que   l'antenne rester calée sur la source.


La motorisation
Elle   doit   assurer   le  mouvement   de   l'antenne   et   du capteur, avec le moins de jeu possible.
Pour cela,  dans un premier temps,  et de nouveau dans l'optique   d'utiliser   du   matériel   grand   public,   une motorisation commerciale de  type Disecq est  utilisée, peu importe la marque :

Principe
Deux   résistances   variables   à   la   lumière   sont   placées dans un pont de mesure.Les valeurs issues de ce pont sont soustraites.La  tension  issue de cette soustraction est  soit  positive (et entraîne le moteur dans un sens),  soit négative ( et entraîne  le moteur dans  l'autre sens),  ces mouvements permettant   le   pointage   continuel   de   l'antenne  vers   le soleil. 


Electronique
Le pont de mesure :


Quand  le soleil  n'est  plus dans  l'axe du capteur,   l'une des LDR (Light  Dépendant  Résistor) est  plus éclairée que   l'autre   (voir  plus   loin  :   le   capteur).  L'une  des  2 sorties (S1 ou S2) est à un potentiel supérieur à l'autre. 

Si   l'on fait  une soustraction des  tensions S1 et  S2,  on obtient une tension > 0 ou < 0, selon que le soleil se trouve   à   gauche   ou   à   droite   du   capteur   et   donc   de
l'antenne.

Le soustracteur :
L'AOP utilisé est un TL 081.
Le gain du sous tracteur est de 100 ( 1000 k / 10 k ).

La commutation :

La   courant   issu du  sous   tracteur   est   insuffisant  pour commander directement les moteurs.
Il y a, à notre connaissance,  2 solutions pour dépasser ce problème : 

         Une amplification à transistors.
         Une commutation à relais.

La   première   solution   entraîne   la   construction   d'un asservissement   afin   d'éviter   l'oscillation   du   système (quand   le   décalage   de   la   source   lumineuse   est   très faible,   le pont  va  fournir  une  tension positive,  ce qui entraîne   une   correction,   et   un   dépassement   de   la position   0   à   cause   de   l'inertie   du   système,  malgré l'intégrateur mécanique constitué par la réduction et qui devrait donner une erreur de position nulle. Puis le pont va  fournir une  tension négative,  puisque  la position 0 est dépassée, puis une correction.......).  

Les 2 condensateurs placés entre le + et le – 15 V et la masse servent à l'anti-parasitage.
Pour   éviter   cette   complication,   une   commutation   à relais a été choisi :
Quand   la   tension   de   sortie   du   sous   tracteur   (S)   est supérieure   à  0,6 V,   c'est   à  dire  que   la  différence  de tension aux bornes du pont de mesure est de + 6 mV, la diode du relais 1 devient passante,   le relais 1 colle,   le moteur est alimenté et tourne dans un sens.

Quand   la   tension   de   sortie   du   sous   tracteur   (S)   est inférieure   à   -   0,6  V,   la   diode   du   relais   2   devient passante, le relais colle, le moteur est alimenté et tourne dans l'autre sens.


Cette tension de + ou – 0,6 V permet d'éviter les court-circuits   (les   relais   ne   sont   jamais   collés   en   même temps),  mais cette différence de  tension représente un très faible désalignement  du soleil


La diode marquée Drl (diode de roue libre) impose 0,6 V aux bornes du relais, ce qui annule la surtension qui apparaît   aux   bornes   de   la   bobine   quand   celle-ci   est désalimentée. 


Toutes les diodes sont des 1N 4148.


Capteur
Le principe de base est le suivant :

Les 2 Ldr sont placées cote à cote le long d'un « nez » en matériau noir mat.

Dés que le soleil change de place, l'une des Ldr est plus éclairée que l'autre, ce qui entraîne une correction.


Sur les 2 axes :

On obtient ainsi des données sur la position relative du soleil en site et en azimut par rapport à l'orientation de la parabole. 

La   croix   contre   laquelle   les   Ldr   sont   placées   est constituée de 2 demi-cercles noirs mat imbriqués. 

L'ensemble   est   bien-sur   recouvert   d'une   demi-sphère transparente.Nous avons utilisé un emballage  transparent  d'oeuf en chocolat  bien connu,  plein de bidules  faciles à avaler quand   on   est   petit,  mais   on   peut   aussi   utiliser   une enveloppe   de   blister   ayant   contenu   une   ampoule   de grosse dimension servant  pour  un  lustre ou  tout  autre chose, pourvu que la lumière passe et qu'il n'y ai pas de défaut pouvant faire dévier les rayons du soleil. .


L'idéal serait, bien sur, de tailler une ampoule électrique pour récupérer le haut de la sphère...


Mise au point
Un souci classique :


Les Ldr ne sont pas semblables, ceci étant certainement du  à   des   dispersions   de   fabrication.  Pour   obtenir   un fonctionnement   correct,   il   faudrait   qu'elles   soient semblables.
Il faut donc les apparier. Pour cela, en placer plusieurs sous  un même   éclairage,  mesurer   à   l'ohm-mètre   leur résistance et faire son choix.


Un autre souci :


La  tension d'alimentation des moteurs de parabole est de l'ordre de 15 à 18 V. Les AOP TL 081 supportent un ΔV de 30 V maxi.  Ce  qui  entraîne   l'utilisation de 2 alimentations, ou d'une bidouille.....


Encore un autre :


Il est possible que l'AOP ne fournisse pas suffisamment de courant pour piloter les relais.  Ce que nous faisons généralement, pour éviter de calculer une amplification à  transistor,  consiste à empiler plusieurs AOP  l'un sur l'autre,  en soudant   les pattes,  afin d'obtenir  le courant suffisant. C'est un peu « barbare », mais c'est imparable. 


Encore un autre :


Si un support est utilisé pour l'AOP, ne pas utiliser un modèle à  lyre   (morceau d'acier   tordu)  mais  plutôt  un support   à   tulipe   (tube),   cela   évite   bien   des  mauvais contacts. 


Réglage : 


Comme   les  Ldr   sont   placées   sur   un   capteur,   à   une certaine distance de la platine qui pilote les moteurs, il faut placer sur celle-ci des borniers de connections (voir photo).
On a vu sur le schéma que sous les résistances de 8,2 kΩ, il y avait des potentiomètres de 10  kΩ.


Un   premier   réglage   grossier   consiste,   après   avoir alimenté  la platine,  à  remplacer   les Ldr  par  un court-circuit (un fil), puis à régler les potentiomètres afin que la valeur   issue des soustracteurs soit  égale à 0 V.  Ce réglage est nécessaire car les tolérances des résistances
étant  de x %,  on a pas   forcément  des   résistances  de mêmes valeurs.


Le second réglage : on place les Ldr, on place le capteur exactement   sous   une   source   de   lumière,   lampe   ou directement au soleil. La position est correcte quand il n'y a pas d'ombre sur les Ldr. On règle de nouveau les potentiomètres afin d'avoir 0 V sur les 2 axes. 


L'utilisation   de   potentiomètres  multi-tours  miniatures est une bonne chose.  


La monture
Nous   avons   utilisé   2   motorisation   fixées   l'une   sur l'autre, l'une gérant le site, l'autre l'azimut.


Alimentation
Une alimentation symétrique est nécessaire. Nous utilisons pour l'instant des alimentations équipées de transformateurs et de régulateurs + 15 V et – 15 V qui fournissent un courant de 1 A.
Voici un schéma qui fonctionne :


En ce qui concerne le calcul des fusibles :

Quand   on   choisit   un   transformateur,   on   le   fait   en rapport à sa puissance apparente S. 


S = U*I, elle s'exprime en VA (Volt-Ampère) 


Prenons un exemple :


Un   transformateur   de   10   VA,   qui   est   alimenté   au primaire par 230 V et  qui  fournit  au secondaire 12 V verra le primaire traversé par un courant max de : 


10 / 230  = 0,043 A


verra le secondaire traversé par un courant max de :


10 / 12 = 0,83 A


Donc, la valeur du fusible au primaire sera de 50 mA, et au secondaire de 1 A.


Il   faut   ajouter   qu'un   transformateur,   c'est   comme   un moteur, quand il est connecté, il consomme 6 à 10 fois son courant nominal.  Pour le primaire,  il faut donc un fusible temporisé.

Il sera prudent de ne pas utiliser la même alimentation pour l'orientation et pour le récepteur et le CAN.







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