Que se soit en période de vacances, ou par simple négligence, il n'est pas rare d'oublier l'arrosage des plantes d'intérieur. Inversement, un arrosage excessif a tendance à provoquer le pourrissement des racines ou le surdéveloppement de racines aquatiques. Dans les deux cas la malheureuse plante en souffre et meurt généralement, terrassée par la soif ou noyée. Le montage que nous vous proposons de réaliser ce mois-ci devrait permettre à bien des appartements d'éviter que leur décor paysager semble directement inspiré d'une épreuve du Paris-Dakar.
Cette réalisation se composera d'un détecteur électronique d'humidité associé à une petite pompe à eau. Afin qu'elle puisse être autonome, ainsi que pour des raisons de sécurité, nous avons choisi de l'alimenter en basse tension (12 volts). Nous utiliserons donc une pompe pour lave-glaces de voiture.
De son côté, également alimenté en 12 volts, le détecteur d'humidité fonctionnera à la manière d'un interrupteur chargé de commander l'alimentation électrique de la pompe en fonction du taux d'humidité détecté par sa sonde. Précisons enfin que, pour s'adapter au mieux à chaque type de plante et donc à ses besoins en eau, un réglage de sensibilité permettra de choisir le seuil d'arrosage. D'une manière générale ce type de fonctionnement est bien préférable à celui d'un simple programmateur horaire. En effet, hygrométrie et température peuvent modifier sensiblement les besoins en eau de la plante. Un programmateur ne prendrait pas en compte cet aspect du problème.
Ces quelques précisions apportées passons maintenant à l'étude théorique de notre montage. Le capteur sera, en fait, composé de deux simples conducteurs électriques enfoncés dans la terre et espacés d'un centimètre environ. Il faudra cependant veiller à ce qu'ils ne soient pas en contact direct l'un avec l'autre. Deux gros clous ou des aiguilles à tricoter métalliques, mais non vernies ou couvertes de plastique, conviendront parfaitement pour un tel usage. Deux fils seront utilisés pour relier ce capteur à la plaquette de câblage électronique.
Là un premier transistor sera utilisé en tant qu'amplificateur de courant. En effet, nous utiliserons la variation de résistivité de la terre pour déclencher notre dispositif. Un faible courant sera donc envoyé à la sonde et le transistor l'amplifiera de manière à le rendre exploitable par le détecteur de seuil que constitue le reste du montage. Tout naturellement c'est sur ce premier étage à transistor que sera monté le réglage de sensibilité. La tension ainsi obtenue sera appliquée à un second transistor. Dès que cette dernière atteindra une valeur suffisante elle provoquera son déclenchement et, par voie de conséquence, celui du dernier transistor faisant office d'interrupteur électrique sur la pompe. Enfin la mise en route de celle-ci provoquera l'humidification de la sonde et le système s'arrêtera alors de lui-même.
Le câblage de cet arroseur automatique est simple. Etant donné le petit nombre de composants qu'il comporte et la faible valeur des tensions et courants mis en jeu, sa réalisation sera à la portée de tout amateur même débutant. Il faudra cependant prendre soin de bien couper les bandes conductrices de la plaquette de câblage aux emplacements mentionnés sur le plan ainsi que de respecter le brochage des transistors. Signalons enfin qu'il est déconseillé de tenter de souder directement les fils sur les contacts électriques de la pompe. En effet, le corps de cette dernière étant en plastique, il résiste mal à la température du fer à souder et a tendance à se déformer, voire à fondre. Il est donc vivement conseillé d'utiliser des cosses pour effectuer ces contacts.
Pour son alimentation il est possible d'utiliser de simples piles montées en série. Par exemple trois piles pour lampe de poche montées en série permettront une autonomie totale pour des absences de courte durée (une dizaine de jours). Certaines piles de forte capacité, d'un modèle souvent réservé à l'alimentation de torches électriques très puissantes, sont également disponibles sous 6 volts, voire directement sous 12 volts. Cependant leurs dimensions sont importantes et leur coût assez élevé. Elles conviendront cependant parfaitement pour donner au montage une autonomie de l'ordre du mois.
Enfin, s'il doit être utilisé de manière permanente, ou pour de longues durées, le plus économique reste d'acquérir un petit adaptateur secteur capable de délivrer 12 volts sous 500 milliampères au moins. Ici, cependant, il faudra que le secteur ne soit pas coupé.
La mise en place et l'utilisation de notre dispositif est également extrêmement simple. Une fois entièrement câblé, nous l'alimenterons sans placer le tuyau d'aspiration de la pompe dans l'eau et en laissant la sonde à l'air libre. Le moteur de la pompe devra se mettre à tourner aussitôt. En piquant la sonde dans un pot humide, ou en la trempant dans l'eau, il devra s'arrêter. Si tel est le cas le montage est prêt à l'emploi. Il faudra alors planter la sonde dans le pot de la plante à placer sous surveillance et ajuster le réglage de sensibilité de manière à ce que le déclenchement soit obtenu pour l'humidité souhaitée.
Notons qu'il reste possible d'arroser plusieurs pots à partir d'un seul et unique montage. Pour cela il suffira d'équiper la pompe de tuyaux multiples ; dans ce cas l'un des pots fera office de référence.
Composants Electronique :
R1 = 470 ohms (jaune, violet, brun, or)
R2 = R3 = 3,3 kilos ohms (orange, orange, rouge, or)
R4 = 220 ohms (rouge, rouge, brun, or)
T1 = T2 = 2 N 1711
T3 = TIP 3055 ou 2 N 3055
P = Potentiomètre ajustable 22 kilos ohms
M = Pompe pour lave-glaces
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